Abhorrions Flairant

De la bienveillance

Une preuve de l'existence des anges

Mon premier livre de forme longue va être publié en 2024. Si cette perspective me remplit évidemment d’extase, il me faut aussi confesser les horribles difficultés qui me tenaillèrent à l’écriture. Car il ne fut pas simple de vomir mon âme et son cortège de noirceurs sanguinolentes sur le papier. Je ne pense pas en effet posséder assez de naturel exhibitionniste pour savoir jouir d’un tel processus. Je parvins pourtant au bout de mon dégorgement de mots après de nombreuses nuits obsédées.

Et puis vint le temps des doutes, mes démons les plus facétieux et les plus cruels. Leurs avanies commencèrent à me dévorer les tympans dès ma plume reposée dans sa trousse. Ils me murmurèrent avec la récursion d’un Sisyphe, jour après jour, à quel point je ne valais rien et, surtout, m’ordonnèrent de faire disparaître du monde le plus rapidement possible mes mots disgracieux.

Et moi, en bon idiot possédé, obéis à leurs injonctions. Paf, en un clic mon texte fut effacé, mes cahiers de notes jetés aux vents et toute l’affaire prestement enterrée. C’était toutefois sans compter sur Laurence Michel, une séraphine de correctrice.

Cette fille du Sud d’une gentillesse à toute épreuve avait toiletté mon texte avec une attention de tous les instants. Ses suggestions toujours pertinentes n’avaient pourtant jamais distordu le sens que je voulais pour mes phrases. En un mot comme en mille, Mademoiselle Michel m’avait fait don de la meilleure version possible de mes paragraphes et de mes chapitres en les sublimant par petites touches.

Et moi, avec mes insécurités de pucelle effarouchée, osai tout balancer aux chiottes ? Oui, je dois avouer que j’aurais sans doute laissé mourir mon texte si Laurence Michel ne m’avait pas relancé.

C’est la raison pour laquelle je ne peux pas décemment me contenter de louer ici son talent littéraire certain ou son œil acéré auquel quasiment aucune faute n’échappe. Non, car Mademoiselle Michel va plus loin que la seule correction, elle s’intéresse et s’inquiète aussi authentiquement pour sa clientèle : cela n’a pas de prix.

Merci à elle donc, non seulement d’avoir sauvé mon texte, mais aussi et surtout de m’avoir redonné confiance en moi-même et, peut-être de façon encore plus cruciale, de m’avoir apporté une preuve s'il en fallait que quelques chérubins persistent encore à fleurir dans ce monde pourtant débordant de fange.